Chère lectrice, cher lecteur,

Il est temps pour moi de revenir sur l’une de mes meilleures lectures de l’année 2021 : Les choses humaines de Karine Tuil. J’ai découvert ce roman grâce à l’une de mes booktubeuses préférées, Madame rêve Encore de livre, dans son excellente vidéo sur ses meilleures lectures de l’année 2020. Il faut dire que j’étais complètement passée à côté de Les choses humaines, qui a pourtant été lauréat du prix Goncourt des lycéens 2019 et du prix Interallié 2019 !

Attention appelée : ce roman évoque des sujets qui peuvent heurter la sensibilité du lecteur : viol, consentement, agression sexuelle.

L’histoire : Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale.

Les choses humainesKarine Tuil, Gallimard

Les choses humaines, un roman de prétoire dont le lecteur devient spectateur et juge

Les choses humaines est, selon moi, un roman qui ne peut pas laisser indifférent. Je me suis engagée pleinement dans la lecture de ce livre, j’ai d’ailleurs parfois du faire des pauses pour réfléchir aux événements, à ce que je pensais des comportements des personnages.

Les choses humaines est intelligemment construit : les points de vue des différents personnages sont exposés dans chaque chapitres, sans pour autant que l’autrice ne prenne partie ouvertement. Les personnages sont peint avec justesse, de même que la violence sociale, la domination masculine, la séduction et la sexualité.

Le rythme du roman prend une tournure effrénée dès que les vies des personnages se trouvent soudainement dévastées par l’accusation de viol. Dès lors, toutes les certitudes, les équilibres, les habitudes sont bouleversées. La seconde partie du livre, consacrée au procès, est fascinante et m’a complètement happée.

Le lecteur est amené à se positionner, ou en tout cas à réfléchir, à l’affaire et son à traitement judiciaire. Le sujet du consentement, est à mon sens bien traité dans Les choses humaines, qui a été publié dans le contexte du mouvement #MeToo.

La psychologie des personnages est traitée avec beaucoup de finesse. Karine Tuil expose leur passé, leurs façons de penser, en laissant le soin au lecteur de se faire sa propre opinion, de devenir finalement juge de ce procès.

Les choses humaines a été pour moi une très belle découverte, et il me tarde de lire les autres romans de Karine Tuil, notamment L’invention de nos vies et L’insouciance.

  • Les choses humaines, Karine Tuil, Gallimard